BIOÉTHIQUE ET PARTAGE DU POUVOIR
Resumen
Le bioéthicien qui aeuvre en institution est confronté à la question du pouvoir. D’une part, il subit la pression de la normativité techno-économique ; d’autre part, iI exerce un pouvoir de réassurance de la population en produisant des normes qui accompagnent les avancées biotechnologiques. Or la légitimité de son action peut être questionnée, par-delà la recherche de validité procédurate: ainsi, il ne peut légitimer les normes ni en son nom propre, ni au nom du consensus démocratique. II se trouve ainsi enfermé dans une doxble contrainte, entre la fidélité à son rôle institutionnel et la responsabilité sociale face aux enjeux éthiques majeurs du progrês bio-médical (mainmise sur le vivant). La solution à ce paradoxe passe par l’engagement politique du bioéthicien,
compris comme partage démocratique du pouvoir de définir les normes et le sns de l’ action humaine.
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Citas
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Louise Vandelac, "Quand l’État confie la protection de la santé aux entreprises",Éthique publique (Éditions Liber) , Vol. 1, Nº 1 , printemps 1999 : 102-115.
L. Vandelac, Op. cit. : 111
M. Foucault / G. Deleuze, Op. cit. : 5
Différents auteurs ont analysé les traits caractéristiques de cet éthos. Mentionnons notamment: Guy Rocher, "La bioéthique comme processus de régulation sociale: le point de vue de la sociologie", dans Marie-Hélêne Parizeau,
Bioéthiquc Méthodes etfondements . Montréal, ACFAS, Les Cahiers scientifiques no. 66, 1989 : 49-62.
Charles Taylor, Grandeur el rnisêre de la tnodernité, trad. de C Melançon, Montréal, Bellarmin, 1992.
Les expressions sont de Jean-François Lyotard, La condition post-modernc, Paris, Ed. de Minuit, 1979.
Gilles Lipovetsky, Lecrépuscule du devoir, Paris, Gallimard, 1992.
G, Lipovetsky, Op. Cit. : 86.
Ibid. : 130-131.
L’expression est empruntée à Philippe Arondel, L’homme-marche Paris, Desclée de Brouwer, 1997.
Christian Ruby, La solidarité, Paris, Ellipses/Polis, 1997 : 1 12-113.
Plusieurs essais issus de divers horizons idéologiques critiquent l’accroissement des inégalités socio-économiques. Mentionnons: Edward N. Luttwak, Le turbo-capitalisme, Paris, Éditions Odile Jacob, trad. De M. Bessières et P. Jorland, 1999, ainsi que: Riccardo Petren& Le bien çommun. Éloge de lasolidarité, Bruxelles, Éditions Labor, 1996.
Lucien Sève, Pour une çritique de laraisonbioéthique, Paris, Editions Odile Jacob, 1994 : 283-363.
L, Sêve, Op,cit. : 340-341.
Voir notamment à ce propos: Jean-Louis Baudouin et Catherine Labrusse-Riou, Produire l’homme : de quel droit? Paris, Presses Universitaires de France, 1987, ainsi que : Jacques Testart, dir. publ., Le Magasin des enfants, Paris, Gallimard /Folio # 38, 1994.
Sur ce sujet, on lira avec intérêt l’ouvrage de Jean-Louis Baudouin et DanielleBlondeau, Éthique de lamortetdroitàlamort, Paris, Presses Universitaires de France, 1993.
Gilbert Hottois parle de "tentation de l’essai libre du possible" dans L# paradigme bioéthique. Une éthique pour 1a technoscience, Bruxelles. De Boeck.Wesmael. 1990 :128
L. Vandelaç, Op. cit. : 111.
Gilbert Hottois, Le signe et la technique, Paris, Aubier, 1984.
Gilbert Hottois, "Aspects d’une philosophie de la technique", dans Éthique et technique, Annales de l’Institut de Philosophic et des Sciences morales, Editions de I’Université de Bruxelles, 1983 : 64.
G. Hottois, Le paradigme bioéthique : 163.
André-J. Bélanger, '’La démocratie libérale comme règle du jeu", dans Les forma modernes de la démocratie, G. Boismenu, P. Hamel et G. Labica, dir. publ,, Montréal, Presses de I’Université de Montréal, 1992.
André.-J. Bélanger, Op. Cit., : 26
Bemard Edelman, '’Critique del’humanismejuddique". In L’Homme, la Nature et le Droit, B. Edelman et M.-A. Hermitte, dir de publ., Paris, Christian Bourgois Editeur, 1988: 306.307,
Jean De Munck, "Normes et procédures : les coordonnées d’un débat", dans Jean De Munck et Marie Verhoeven, dir. publ„ Les mutations du rapport à la norme. Un changement dans la modernité? Bruxelles. De Boeck Université. 1997 : 60.
Nous empruntons le terme postidé ologique et la citation à Olivier Todd, dans L’illusion économique. Essai sur la stagnation des sociétés développées . Paris, Gallimard, 1998.
Voir à ce propos l’ouvrage collectif dirigé par Marie-Hélène Parizeau, Hôpital et éthique, Presses de I’Université Laval, 1995.
Luc Bégin, «Les normativités dans les comités d’éthique», dans M.- H. Parizeau, Op. cit. : 32-57.
(29) On pourra consulter à cet égard : Bruno Leclerc, « Les Comités d’éthique face à la contrainte économique », dans Jean-François Malherbe, dir. publ., Conprornis, dilemmes et paradoxes en éthique clinique, Namur/Montréal, ARel/Fides, CoII. Catalyses, 1999 : 63-77.
Cette question est étudiée par Bruno Leclerc et Richard Gagné dans "La validité du çonsentement au dépistage génétique », dans Marcel J. Mélançon et Richard Gagné, dir, publ„ Dépistage d diagnostic génétiques, Ste-Foy, Presses de l’Université Laval, 1999.
Isabelle Stengers, Sciences et pouvoirs. La dérnocratie face à la technoscience. Paris, Éditions La Découverte/Sciences et société, 1997 : 105
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